Back to Essays
Une traînée post-post byzantineMagda CarneciRamniceanu, 1988-2000 anthology of works2001
Les Regards des Nuits Dorées exhibition catalogMay 2001
Catherine Denis, French art critic
Byzance après PollockDan HaulicaCurierul NationalJuly 3, 2001
“Né dans les années 50 à Ploiesti près de Bucarest en Roumanie, diplômé de la Faculté des Beaux-Arts de son pays, puis professeur, Stefan Ramniceanu vit et travaille à Paris depuis 1992.Il participa à de nombreuses expositions individuelles et collectives en Roumanie, Hongire, Italie, Suisse, Japon et France. C’est un parcours détonnant qu’a connu ce peintre-sculpteur en une vingtaine d’années.Depuis 1998 la configuration esthétique de ses œuvres a changé. Les principales représentations sont sur les deux thèmes suivants :« Les Nuits Dorées » sacralisées par des portes, des totems, des chimères, des laryrinthes, des minotaures.Chez Stefan Ramniceanu, « La Porte » est marquée par l’héritage de Byzance avec toutes formes symboliques appartenant au domaine spirituel qui le pousse vers le détachement de l’âme.« La Chemise des Murs », c’est une métaphore de l’ineffable de la poésie et des valeurs néolithiques.Toute l’histoire, la littérature et l’architecture de son pays le passionnent et lui donnent une grande sensibilité et émotion créative d’où sortent des « Images » sous formes et conceptions multiples et variées, symbolisant des visions de l’esprit, d’ailleurs, de l’au-delà, de fuites et de l’exil… Il vit beaucoup dans son espace intérieur d’où ressortent tous ses rêves, ses illusions, ses fantasmes, ses effrois, qu’il trace directemet sur ses toiles, surgissant ainsi spontanément de son for intérieur. Au regard d’autrui, ces traces continueront à se métamorphoser de façon magique dans l’imagination et la mémoire de chacun.Les labyrinthes sont improvisés toujours dans la recherche du « Centre », lieu paradoxal de concentration, de rupture, d’espoirs. Ils représentent les chemins lourds et sinueux de l’initiation. Dans chaque homme, comme dans le mythe de Thésée et du Minotaure, chacun a sa propre manière de vaincre, de parcourir sa destinée, parfois même dans la dualité.L’Art du Profond est omniprésent, plus encore dans ses toutes dernières œuvres, très chatoyantes, colorées et composées de cinq couleurs dominantes et fortes, l’or – l’argent – le noir – le rouge – le bleu.Les Totems sont des archétypes de rite qu’il affectionne. Ses gardiens du Temps et de son Temple intérieur ; des représentations structurales entre le Féminin et le Masculin. L’Axe du Monde symbolique entre la Terre et le Ciel. Les Chimères triple figuration représentant le symbole des puissances volcaniques cachées à l’intérieur de la Terre interprétées sous la forme d’un fleuve noir où segment des étendues de laves qui se ramifient sur des Terres idylliques dorées, creusant ainsi leur destinée.Pour cet esthète d’exception, l’œil et la bouche sont l’ésotérisme et les instruments de perception forte des sentiments humains. L’œil de la connaissance est l’œil intérieur qui est représenté par le regard. Le regard intérieur est le regard philosophique, envers son Monde. Ils sont toujours pour lui le chemin de la révélation et celui de la reconnaissance et de la connaissance. La bouche, pulpeuse et charnelle exprime l’émotion de l’attente, du désir d’aimer, de transcender la souffrance et le bonheur, d’un élixir ou d’une énergie vitale irradiante.L’ordonnance de la lumière dans ses peintures a un rôle majeur afin que cette immensité demeure au cœur de ses toiles et de lui-même, être lumineux qui en est son gardien mais aussi son maître mesuré et démesuré. C’est une lumnière ascète.En bref, Stefan Ramniceanu aime que la quintessence de son travail reste une course folle dans une densité débordante d’imagination, comme pour abolir le temps où son rythme qui est tracé hors de toute norme. Il demeure un artiste d’exception.”